Techniques

Lorsque l'on me commande un portrait ou un dessin, je rencontre souvent deux cas de figure : soit la personne a une idée très précise de la technique à employer, avec parfois quelques confusions, soit elle me laisse libre de décider... Pour vous éclairer sur le choix des différentes techniques, souvent peu connues, voici une brève présentation de celles que je pratique. La présentation de diverses phases d’exécution d'une même oeuvre vous donnera un aperçu de ma méthode de travail selon les matériaux.

Simple mais de bon goût, la mine de plomb, plus connue sous le nom de "crayon gris", permet une réalisation rapide et lumineuse. Les effets de lumières sont créés par le papier en réserve, et l'aide de la gomme "mie de pain" permet de délicats dégradés. Certes, il faut renoncer à la couleur, mais c’est pour mieux faire ressortir le jeu d'ombres et de lumières sur le velouté de la peau, la finesse des cheveux et le chatoiement des vêtements.

Si la mine de plomb ou le crayon sont utilisés sur un fond légèrement teinté, ocre par exemple, des rehauts de blanc peuvent contribuer à donner du volume et du raffinement au sujet.

Technique très appréciée, la sanguine reprend le même principe que la mine de plomb, un camaïeu unique, mais en ajoutant un aspect chaleureux par sa tonalité ocre rouge. A la difficulté près qu’elle se gomme difficilement, alors le premier coup de crayon a intérêt à être le bon !

Et pourquoi ne pas décliner le principe du camaïeu en d'autres couleurs ? Je vous propose donc des portraits en bleu, vert, ou de la teinte que vous souhaitez. La technique est la même que pour la sanguine, mais on remplace celle-ci par un crayon de couleur. Et si le résultat peut surprendre au premier abord, il apporte une touche de modernité et d'originalité appréciée.

La technique des trois crayons, très ancienne, a connu ses heures de gloire au XVIIIe siècle avec les dessins de Watteau et de Boucher. Sur un papier coloré, ocre, bleu ou vert, les trois crayons se mêlent pour apporter une impression de trois dimensions surprenante : la craie blanche marque les éclats de lumière, la sanguine apporte un aspect chaleureux au sujet, et la pierre noire creuse profondément les volumes.

Combinant craie, sanguine, mine de plomb et crayons de couleur, celle que j'appelle parfois "technique mixte" permet de conserver les effets de couleur, tout en jouant sur les accents de lumière : ce qui permet en quelque sorte de faire surgir le modèle de la feuille !

Le pastel gras permet de garder un jeu original sur les teintes colorées et les couleurs complémentaires, ainsi qu'une certaine modernité de l'approche, tout en gardant des effets de fondus ou des effets rugueux très intéressants. De façon plus pratique, il faut aussi savoir que cette technique se conserve très bien !

Cette technique permet un résultat précis qui peut rappeler l'illustration. Le principe consiste à poser les couleurs grâce à des crayons spéciaux, dits aquarellables, et à traiter les grandes surfaces de façon plus classique à l'aquarelle. Le secret pour un rendu net consiste à finir par un cerne de feutre fin noir, pour préciser les détails avec une grande acuité.

Tout en transparence, l'aquarelle fait particulièrement ressortir la clarté d'une carnation. Utilisée sans aide de cerne noir, elle demande de nombreux passages successifs pour présenter une teinte vive, des tons profonds et une bonne lisibilité ; mais cette technique se révèle particulièrement adaptée, et d'une incomparable douceur, pour les effets de voiles et de drapés.

Très fragile mais d'une subtilité rare, le pastel sec est peut-être la technique la plus longue et la plus difficile. Cependant, cette fine poudre présentée sous forme de bâtons donne au portrait une très grande suavité par l’aspect velouté et ouateux qu’elle propose.